Exposition du 14 Nov. au 07 Déc. 2008
Mélanie Maura est peintre-plasticienne. Elle nous a proposé deux séries de tableaux dans le cadre de son travail: Mes Icônes.
« Née à Lourdes » : l’iconographie religieuse fait partie de son environnement visuel. Les codes ne diffèrent guère de ceux de la publicité… Bienvenue dans le monde merveilleux de la consommation du culte…
« Le Conte et la morale » : qui joue avec la mémoire collective en créant un univers onirique peuplé d’icônes au charme suranné, traitées en aplats colorés cernés de noir.
Mélanie Maura, peintre plasticienne, est née à Lourdes en 1984. Licenciée d’Arts Plastiques en 2006, elle choisit de s’installer à Grenade, en Andalousie. Elle vit aujourd’hui entre son village, proche de Lourdes, et Grenade. C’est dans cette ville, riche de sa mixité culturelle et à la croisée de différentes civilisations, qu’elle aborde pour la première fois la figure religieuse de la Vierge, entre la Virgen del Rocio, très représentée en Andalousie, et la Vierge Marie, emblématique de sa ville natale.
Sa problématique plastique s’est ensuite axée sur le monde de l’imaginaire, dans ses croyances et ses fantasmes. Le Mythe, recherche d’une Vérité qui pourrait résoudre les énigmes de notre Origine, crée des figures emblématiques de la perfection, des icônes de l’invisible.
Et si ces êtres suprêmes descendaient un peu sur Terre ?…
Les toiles ici présentées sont une chronique en image d’une nouvelle « maurale », où l’humain et le divin, le sacré et le profane,le fantasme et la réalité, se rejoignent en un seul univers.
Dans la lignée du pop art ou de la figuration narrative par les thèmes et l’esthétique de la bande dessinée, les peintures de Mélanie Maura développent une iconographie singulière issue des images populaires, mythologiques, féeriques ou religieuses .
Elle s’amuse ainsi avec la mémoire collective en créant un univers onirique peuplé d’icônes au charme suranné. Et, à l’image des Contes de fées, mêlant étroitement rêve et cruauté, elle fait glisser la douce et pure princesse de notre enfance vers le registre bien réel d’un personnage pourvu d’attributs féminins utilisés comme appâts. Mélanie Maura propose aussi une série de toiles et d’objets intitulée malicieusement « Born in Lourdes ». Des Saintes au hiératisme kitsch, dans des coloris acidulés, y côtoient des croix réalisées en fourrure, toiles de Jouy et perles ou encore peau de vache plastifiée…
L’ensemble évoque à nouveau les codes populaires d’une croyance naïve où le merveilleux, exprimé dans des couleurs éclatantes, rejoint en un clin d’œil le monde ludique de l’enfance, tant les croix ressemblent à des hochets d’un genre inhabituel.
Erika Bretton
