Sur le côté de la scène, pas trop haute, pas trop éclairée, un guéridon avec une bouteille de vino tinto et des verres ; au milieu, la guitare en majesté, délicatement posée sur une vieille chaise en bois.

On pourrait croire à un tablao flamenco, quand les voix et les palmas répondent à la guitare et vice-versa, mais c’est bien de tango qu’il s’agit.

Le tango canción fait monter la musique des pieds à la scène: ici on chante et on joue pour le sentimiento, pour l’émotion partagée, la rencontre, et surtout le dialogue entre les voix et la guitare, entre l’harmonica et la guitare, entre les voix de la Diva et du Cantor…

Ici, la guitare n’accompagne pas, elle converse avec qui se lève de la table pour s’en approcher comme on apprivoise un mystère. Celle et ceux qui s’approchent tour à tour, et parfois ensemble, ont en commun avec elle l’ancienne tradition du tango, qui dit les joies et les peines, mais aussi les sentes contemporaines de l’improvisation, digressions stylistiques, des incursions et des frottements avec d’autres musiques populaires, du folklore argentin à la samba brésilienne en passant par le jazz.

Comme dans tout tablao, on ne sait pas exactement ce qui va se passer ce soir, sauf que l’excellence sera au rendez-vous, tout comme la joie viscérale du partage et la tentation du vertige : se décaler juste ce qu’il faut pour s’envoler !

Le « Tablao del Tango » : comme un film in vivo avec 4 personnages hauts en couleur :